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Kalimera sas,

Je suis très heureuse de vous retrouver ici pour notre rendez-vous du dimanche. Aujourd’hui, c’est une journée spéciale, celle de la fête des mères, une journée pleine d’émotions pour toutes les femmes : les mamans, les femmes qui ne peuvent pas être mamans, celles qui souhaitent le devenir et se demandent si elles en sont capables, et celles qui, pour diverses raisons, n’ont jamais pris la décision ou n’ont pas eu l’opportunité de devenir mères et le regrettent maintenant. Et surtout, pour les mamans qui ont perdu un enfant.

Comment célébrer la fête des mères sans enfants ? Comment passer cette journée en lisant des publications joyeuses alors que nous ressentons l’absence d’un enfant ?

C’est une journée très complexe pour moi, car parfois, ce n’est pas vraiment notre choix de ne pas faire partie de cette célébration. Tous les ans, j’écris un petit mot en souhaitant aussi une bonne fête à toutes les femmes qui désirent un enfant, même si elles ne sont pas mères. Pour moi, cette fête est destinée à toutes les femmes qui ont de l’amour à partager. Donc, les femmes qui ont mis au monde un enfant, celles qui essaient d’en avoir parce que leur amour pour cet enfant est plus fort que tout, et celles qui ont décidé de ne pas en avoir pour diverses raisons, souvent professionnelles, et qui donnent tout leur amour aux enfants des autres, à ceux de leur famille ou aux enfants qui n’ont pas eu la chance de recevoir cet amour.

Aujourd’hui, toutes les femmes sont à l’honneur, même celles qui ont décidé que le rôle de mère n’était pas pour elles, car il faut accepter que nous ne sommes pas toutes nées pour être des mères. Quels sont vraiment les sentiments d’une femme qui n’a pas un enfant ? Et qu’en est-il des mamans qui ont perdu un enfant ?

Mes pensées les plus sincères vont à ces femmes-mamans à qui il manque quelque chose en cette journée qui leur rappelle leur fête sans vraiment savoir quoi célébrer.

Pour vous toutes, cette journée doit rester un hommage à toutes les femmes qui se battent, qui donnent leur amour et leur temps à autrui.

Mais le rôle de la mère est-il le même en Crète et en France ? Je vais parler en tant que Crétoise, car mes souvenirs y sont attachés.

En Crète, dès qu’une femme crée une famille, son rôle change radicalement. On dit en Crète que les parents vivent pour leurs enfants, alors qu’en France, on vit avec eux. La différence culturelle est impressionnante et se ressent à chaque instant. En Crète, être parent signifie faire des sacrifices, vivre, travailler et penser au futur de son enfant. Dès la naissance, le stress commence pour ses études, pour lui offrir une maison plus tard, lui donner la terre et le voir créer sa propre famille, en l’aidant toujours. En France, c’est plutôt : je travaille, je vis avec lui, on voyage, on profite des activités, il étudie et je lui donne tout ce dont il a besoin pour ouvrir ses ailes tout seul.

En Crète, nous voulons accompagner nos enfants jusqu’à notre dernier jour de vie, avec des sacrifices tels que moins de vacances, donner les biens immobiliers ou les terres et les revenus directement aux enfants avant même le décès pour les aider, même si cela réduit les revenus des parents. Les sacrifices incluent également le paiement des études, des écoles privées, des sports privés, toutes les activités pour enfants étant privées et coûteuses, nécessitant l’aide permanente des grands-parents et des parents retraités.

J’aimerais faire une parenthèse pour dire que nous avons la chance en France avec les associations sportives et culturelles, et toutes les associations qui proposent des activités à moindre coût grâce aux bénévoles. Mes fils pratiquent du sport pour 60 euros par an, alors qu’en Crète, cela coûte 50 euros par mois, et les bénévoles du club proposent des activités, des stages, des soirées, des visites, des excursions à moindre coût, offrant même des vêtements de sport. Quelle chance de vivre dans un pays qui met ses associations au service des personnes ! Ce n’est pas seulement l’argent qui compte, mais aussi la relation humaine, les sourires, se sentir en sécurité et aimé grâce aux activités de nos enfants. Sans oublier l’entraide entre parents pour les déplacements des équipes, voire même pour venir chercher les enfants à la maison, ce qui nous libère et nous permet de nous organiser. C’est pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, que je trouve que les associations en France sont la véritable structure de notre communauté. Il faut les aider autant que possible et admirer les bénévoles. J’avais un professeur qui nous disait à l’école qu’à l’avenir, nous ne demanderons plus aux autres quelle est leur profession, mais quels sont leurs hobbies, sports et activités de bénévolat.

Une raison de plus pour rester unis et voir que les rôles et la position des parents sont si proches dans les maisons des jeunes. En Crète, on dit que nous offrons une maison à notre enfant pour qu’il nous aide quand nous serons vieux et incapables de nous occuper de nous-mêmes. On l’aide pour qu’il nous aide. Et là, on voit la grande différence culturelle entre les deux pays : un pays où la présence des parents est parfois trop envahissante et un autre où les parents sont là, discrets, sans vouloir déranger, profitant de la vie, partant en vacances, ayant leurs propres activités.

Avez-vous déjà entendu la blague des tupperwares ? Quand les mamans cuisinent, elles préparent toujours une portion en plus pour la donner aux enfants, aux voisins et aux amis. Il y a des mamans qui ont des enfants aux études, elles préparent le menu de la semaine et le leur envoient pour qu’ils mangent bien. C’est pour cela que tous les plats grecs sont si copieux, et j’essaie toujours de proposer des recettes à la française pour ne pas cuisiner des quantités astronomiques.

Je suis certaine que pour être bien, il faut trouver un juste milieu, car trop c’est trop et rien ne s’est rien. En Crète, le rôle de la maman est un sacrifice absolu, car elle doit équilibrer le budget avec un salaire moindre, se sentant que son rôle est maintenant d’être mère. Bien sûr, la nouvelle génération change et évolue, mais je ressens encore l’importance de laisser un héritage aux enfants et de les aider de toutes les manières possibles, sans penser que ce que les parents ont créé pour eux est aussi pour eux-mêmes, c’est toujours pour les enfants. Dès la naissance de ma nièce, ma sœur, qui habite en location, a dit : “Il faut impérativement commencer à réfléchir à la construction d’une maison pour la petite”, elle vit vraiment et que pour son enfant. Mon père nous a déjà donné ses terres, ce qui nous procure un revenu supplémentaire grâce à ses oliviers qu’il aurait pu garder pour lui. Ma mère, dès qu’elle a pris sa retraite, a offert des cadeaux à tous. Vous savez, ma maman se sent coupable de ne pas nous avoir donné des maisons en tant que biens, mais bien sûr, elle peut est fière parce qu’elle a fait tous les sacrifices possibles pour nous offrir toutes nos chances et toute l’éducation possible sans jamais nous dire non. Elle trouvait toujours des solutions économiques pour payer trois écoles privées de langue, la préparation du bac dans des écoles privées tous les après-midis (même si je n’ai pas été admise à l’université), ainsi que toutes les activités annexes, sans jamais partir en vacances hors de la Crète ou profiter. Elle peut être fière de nous, ses trois enfants complètement différents. Hihihi. Mon entreprise, Le Prestige Crétois, et tous mes écrits sont aussi l’héritage pour mes enfants. Qui sait… peut-être qu’un jour, ils liront ces textes et découvriront les milliers de photos que je conserve. hihihihi

En France, le rôle de la mère est plus magique encore. La mère ne vit pas pour son enfant, mais avec lui, et cette magie est inestimable. Cela nous aide à grandir, à avoir plus d’objectifs, à faire carrière, à être bénévoles, à sortir, à voyager, et à offrir à nos enfants de multiples intérêts pour les aider à découvrir la vie, ce qu’ils aiment faire, et ce qu’ils aimeraient devenir. Nous sommes là pour leur montrer le savoir-vivre, et à travers nos actions et nos nombreuses casquettes, leur présenter une société libre et forte avec des valeurs hors pairs. Nous préférons participer aux activités avec nos enfants plutôt que de simplement leur donner de l’argent pour qu’ils font des activités seuls. Nous développons nos compétences avec nos enfants et vivons chaque expérience ensemble. À la maison, chacun participe aux tâches ménagères et dans l’entreprise, apprenant ainsi à travailler par amour et en famille, tout en développant des compétences et en comprenant ce que signifie travailler. D’ailleurs, mes enfants ont déjà choisi leur voie à 16 et 13 ans, et si je vous dis que leurs choix sont liés à la cuisine et à la gastronomie, je sais que vous ne serez pas surpris. Hihihi.

 C’est cela l’importance de vivre entre deux cultures : on peut apprécier ce que l’on a et découvrir ce qui nous manque. En fait, plus nous sommes fortes et compétentes, plus nous nous impliquons dans des projets associatifs, plus nous sommes ouvertes à tout, et plus nous nous sentons bien dans notre peau, plus nos enfants en profitent et sont heureux. Donc, l’importance est que si nous sommes bien et heureuses, nous transmettons ce bonheur et cette positivité à nos enfants. L’amour pour la vie, pour le sport (clin d’œil aux mamans sportives – Quelle belle image de voir la maman courir avec sa fille ou faire du sport ensemble), et un peu plus privilégiées que nos adolescents nous considèrent comme des égales, hihihi, et qu’ils ont envie de vivre avec nous, de partager leurs peurs, leurs souhaits, d’être à l’écoute. C’est ça le rôle d’une maman, non ?

Une chose est sûre, le rôle de chaque maman, qu’elle ait mis un enfant au monde ou qu’elle donne son amour à un autre, est magique et identique partout dans le monde. Et comme toutes les mamans qui veulent gâter leurs enfants, je voulais vous partager le gâteau préféré de notre maison, le galaktoboureko.

J’ai préparé la recette et je vais la publier cette semaine. Je préfère vous laisser à ce moment-là, avec ces pensées, en espérant que vous comprenez la chance que nous avons d’aimer et d’être aimé. Donc, chronia polla, bonne fête à toutes les mamans et à toutes les personnes qui donnent leur amour à quelqu’un qui en a besoin.

Lors de votre visite en Crète, vous verrez les gens avec un regard différent et vous comprendrez pourquoi tous les bâtiments ont 2 ou 3 étages jamais terminés. Comptez les étages et vous comprendrez combien d’enfants il y a dans la famille. Hihihihi

Je me suis réveillée très tôt ce matin pour écrire cet article que je tenais à vous présenter différemment, étant convaincue que ma journée sera merveilleuse, comme toujours.

Voilà un post différent des autres pour ce jour si spécial, car nous sommes différentes et nos cultures sont si précieuses. J’aimerais bien connaître votre avis et vos sentiments pendant vos vacances en Crète. Avez-vous noté quelque chose qui vous a touché ?

Tha ta ksanapoume tin alli kiriaki,

Na ste kala,

Maria – Votre Crétoise

PS : Un énorme efcharisto pour vos messages privés. Ne vous inquiétez pas, je sais que vous préférez les messages privés aux commentaires publics.

Dans cette catégorie d’articles, vous allez découvrir mon véritable amour pour une civilisation toujours vivante dans mon cœur, dans un pays qui m’a donné ma chance, un pays que je respecte et dont je suis les règles de vie au quotidien. Ma façon de penser, de me battre, d’être vivante et surtout positive, extraordinaire, magique et passionnante. Et oui, je suis incroyable parce que je suis entourée de personnes incroyables comme vous.Ce sont des écrits que je voulais écrire dans un livre qui mélange toutes les valeurs et mes souvenirs entre la Crète et la Normandie. Ici, avec un petit café tous les dimanches, sera notre rendez-vous pour partager ensemble une nouvelle expérience.

Suivez-moi sur les réseaux sociaux FACEBOOK @recettesdunecretoise, Instagram @recettesdunecretoise, lisez mes articles sur ce blog et n’hésitez pas à faire un petit tour sur mon site www.leprestigecretois.fr

Un grand merci à toutes et à tous. Merci d’aimer mon pays, mes pays.

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DIVERS PRODUITS GRECS
Mon entreprise Le Prestige Crétois est née en 2014, par amour pour mes produits d’enfance, ma propre production d’huile d’olive, les produits familiaux, les produits de mes amis crétois.

   J’ai eu la chance d’être entourée par des personnes compétentes, protectrices, de commerçants, de chefs de cuisine qui m’ont aidée dans le lancement de mon entreprise. Sans eux, Le Prestige Crétois.fr n’existerait pas. Sans Vous, non plus ! Un grand merci pour votre confiance envers mes producteurs crétois et moi-même !

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